Palaces et 5 étoiles parisiens : on fait le point
C'est la valse des palaces depuis quelques temps : fermetures, rénovations, rachats, ouvertures annoncées en fanfare... Le Lutetia, hôtel emblématique du 6ème arrondissement, ferme ses portes aujourd'hui. L'occasion pour nous de faire un point sur les changements à venir.
C'est la fin d'une époque diront certains, une renaissance pour d'autres : le Lutétia, chef-d'oeuvre Art Déco construit en 1910, à l'histoire lourde (il abrita les services de renseignements allemands pendant l'occupation, puis les déportés de retour des camps), a fermé ses portes lundi 14 avril, pour une durée d'environ 3 ans en vue d'importants travaux de rénovation, sous la direction de l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Ses collections (bouteilles, de vin, mobilier, oeuvres...) avaient été vendues aux enchères en février dernier. L'hôtel a attiré de nombreux artistes, écrivains (James Joyce et Antoine de Saint-Exupéry y ont séjourné, le général de Gaulle y aurait même passé sa nuit de noces) , cinéastes, et habitués qui s'y sentaient "comme à la maison" dans cette atmosphère élégante et décontractée à la fois.
Il faut dire que face à la concurrence des grands groupes étrangers qui se sont implantés à Paris ces dernières années, les palaces agissent. Ainsi, le Crillon, le Ritz et le Plaza Athénée ont tous les trois fermé leurs portes également pour une rénovation totale. Réouverture prévue cet été pour le Plaza, à la fin de l'année pour le Ritz, et courant 2015 pour le Crillon. Signalons également la fermeture récente du Lotti, 4 étoiles discret et feutré de la rue de Castiglione, derrière la place Vendôme, qui se refait une beauté.
Alors que reste-t-il ? Le Fouquet's Barrière, le Shangri-La et le Mandarin Oriental, les derniers arrivés, ont facilement trouvé leur place dans le paysage de l'hôtellerie de luxe parisienne, attirant une clientèle amatrice de design et de services impeccables. Ces hôtels se sont dotés d'espaces bien-être impressionnants, et ont réussi à appâter des chefs étoilés de renom. Le Meurice et le Bristol, grands classiques, continuent d'attirer une clientèle fidèle, jouant sur la proximité et une atmosphère familiale. Sans oublier le George V, le Royal Monceau et le Prince de Galles. Ce dernier a opéré une métamorphose impressionnante l'année dernière, redonnant ses lettres de noblesse au somptueux décor Art Déco, et accueillant Stéphanie Le Quellec dans ses cuisines. Autre transformation opérée avec succès pour l'Hôtel Vernet, 4 étoiles (il devrait obtenir une 5ème étoile bientôt), derrière les Champs Elysées, avec un design très élégant, osant le mélange fifies et art contemporain avec brio.
Deux palaces sont attendus dans les années à venir. Le Peninsula va ouvrir ses portes cet été, et prend place dans un élégant immeuble de l'avenue Kleber, avec 200 chambres dont 45 suites, après 6 ans de travaux. Le Cheval Blanc quant à lui sera l'hôtel de luxe qui investira les murs de l'ancienne Samaritaine, propriété du groupe Vuitton. On attend également avec impatience la transformation de la piscine Molitor en hôtel haut de gamme, ainsi que les Bains Douches qui devraient également rouvrir sous la forme d'un hôtel tendance.