La Belle Juliette : épopée romantique de la rive gauche
Jeudi dernier, la Belle Juliette rouvrait ses portes pour présenter son aile flambant neuve de l’Abbaye aux Bois. A cette occasion, l’établissement s’est auto-proclamé “plus bel hôtel de la rive gauche”, et à juste titre...
Un voyage dans le temps
L’hôtel est un hommage tout en délicatesse à Juliette Récamier, personnage historique du XIXème siècle papillonnant dans les cercles intellectuels français. Ouvert en 2011, la Belle Juliette, hôtel quatre étoiles, se décline en deux bâtiments : “l’Abbaye aux bois” -nouvelle acquisition de l’hôtel, point central de l’inauguration- et “la Vie Parisienne”, donnant sur la rue du Cherche Midi, dans le 6ème arrondissement de Paris.
Entre les étages, un bel escalier aux marches en bois et aux murs couverts de paysages bleutés amène à un voyage dans les 4 étages où de longs couloirs tapissés d’étoiles relient les 45 chambres de l’hôtel. Parmi elles, les 11 petites dernières, dans l’enceinte du bâtiment de l’Abbaye aux Bois dont le décor diffère de celui de “la Vie Parisienne”, même si la cohérence et le thème de Juliette sont toujours très présents. La designer, Anne Gelbard y met en avant un mobilier contemporain, des papiers peints uniques, et un jeu de textures surprenant. Mais aussi des éléments de décoration uniques chinés aux quatre coins de l’Europe qui font de ces chambres et suites un succès.
Chaque étage avance sa propre thématique et son décor lié à l’un des événements clefs de la vie de la Belle Juliette. Le premier est ainsi dédié à l’amitié de notre héroïne avec Madame de Staël. L’ambiance y est très féminine : des tons roses poudrés ou bleus clairs, une baignoire sur pieds donnant sur une grande fenêtre dans certaines chambres, de jolies moulures, des tissus nobles (velours, soies…) On est ici dans une série d’écrins, où les choix de la décoratrice dévoilent des traces de son passé dans le monde de la mode.
Le second est lui un hymne à l’Italie, où Juliette a voyagé et apprécié la culture. On retrouve plusieurs aspects de ses découvertes dans les détails des chambres, notamment à travers les gravures qui habillent les murs.
Le troisième étage met à l’honneur Chateaubriand qui a joué un rôle important dans la vie de Juliette, et inversement, puisqu’elle est celle qui l’a encouragé à écrire son chef d’oeuvre “Mémoires d’outre-tombe”. Les chambres affichent des matières et tons plus masculins. Dans l’une des 11 nouvelles suites du bâtiment de l’Abbaye aux Bois par exemple, on découvre un amusant fauteuil recouvert d’un tissu bleu façon charentaise.
Enfin, le quatrième étage est dédié aux “causeries”, ces discussions de salon dont Juliette et l’intelligentsia étaient si friands. A noter que trois des nouvelles suites sont ainsi aménagées en très jolis duplex : le salon en bas, la chambre à l’étage, du magnifique parquet ciré, et une vue sur le jardin et la cour du clos de l’Abbaye aux Bois.
Après tout ce voyage, un peu de repos au spa du sous sol. Un véritable temple de sérénité, avec ses arômes délicieux, ses deux salles de massage, son hammam et surtout sa piscine lumineuse.
Un nouveau monde
La grande nouveauté de l’hôtel reste cependant l’ouverture d’un jardin et d’une grande terrasse dans la partie extérieur de l’Abbaye aux Bois. On garde ici le côté pop donné par certains aspects de l’hôtel, notamment dans les salons du rez-de-chaussée, où une grande harpe trône au milieu d’un mobilier très coloré. La terrasse est aménageable selon l’humeur et le climat, avec son toit ouvrant et ses portes en verre donnant sur le petit jardin agencé par un jardinier méticuleux. Le lieu est particulièrement appréciable à l’arrivée des beaux jours, dans le calme de cet espace privilégié en plein Paris, pourquoi pas pour déguster l’un des plat du chef Flora Mikula. Celle-ci a signé une carte entièrement italienne de délicieux “snacking chic”, spécialement pensés pour l’hôtel et disponible à toute heure en room service aux clients de l’hôtel et aux heures d’ouverture pour les personnes de passage.